Je rentre de quatre jours où j’ai pratiqué le yoga et la méditation sans parler, ni consulter mon téléphone… Cette expérience de retraite silencieuse a eu lieu chez Happy Ferme, dans la Nièvre, dans un ancien corps de ferme au milieu de la campagne.
Vous êtes tenté par l’expérience, mais ne savez pas vraiment si c’est pour vous? Dans cet article je vous raconte comment s’est déroulée la retraite, comment je l’ai vécue et ce que j’ai appris. Ainsi je vous donnerai mon avis sur la retraite silencieuse chez Happy Ferme.
Pourquoi j’ai choisi de participer à une retraite silencieuse chez Happy Ferme?
La bucket list des 40 ans
Cette année j’ai fêté mes 40 ans. A l’approche de la date fatidique, j’avais réfléchi à une manière symbolique de célébrer cet anniversaire. J’avais constitué une bucket list – liste de rêves à réaliser – avec les projets qui me tenaient à cœur pour cette quarantième année.
L’idée de la retraite de yoga me tentait depuis longtemps.
En effet, j’aimais la perspective de pratiquer le yoga dans un environnement calme et naturel. Mais le fait d’intégrer un groupe me faisait un peu peur car je suis de nature réservée.
L’évidence
En cherchant des retraites de yoga, j’ai découvert les retraites silencieuses de yoga de Happy Ferme. Et le concept m’avait intrigué. De plus, le lieu était intéressant car proche de chez mes beaux-parents.
Au printemps dernier, j’avais à nouveau consulté leur site et j’avais vu qu’il y avait une retraite silencieuse de yoga organisée chez Happy Ferme autour du 15 Août, la semaine où mes enfants sont chez leurs grand-parents. Alors un peu de silence et de temps pour moi sans les enfants, c’était très tentant…
J’aime bien trouver des signes du destin lorsque les planètes semblent s’aligner.
De plus, le fait que la retraite soit silencieuse signifiait que je n’allais pas avoir à interagir beaucoup avec les autres participants. Par conséquent, le format de la retraite me convenait parfaitement.
Le niveau de yoga était indiqué comme adapté aux débutants, ce qui correspondait à mon niveau de yogist occasionnelle.
C’est ainsi que je me suis inscrite pour la retraite silencieuse chez Happy Ferme. Et je l’ai attendue avec excitation et un peu d’appréhension…
Déroulement de la retraite silencieuse chez Happy Ferme
Le guide de voyage
Quelques semaines avant la retraite, nous avons reçu un email donnant des détails sur la retraite. Nous y avons trouvé le programme des 4 jours, des conseils sur ce que nous devions mettre dans notre valise pour le séjour et les « règles » de la retraite silencieuse chez Happy Ferme.
Le silence était demandé du vendredi matin au dimanche matin. Nous ne devions consulter aucun appareil électronique, ni lire et nous pouvions écrire mais uniquement pour tenir notre journal de bord.
Afin de rester joignable en cas d’urgence, il était conseillé de donner à nos proches le numéro de téléphone de Jordana, l’organisatrice et propriétaire de Happy Ferme.
Le groupe Whatsapp
Une semaine avant la retraite tous les participants ont été invités à rejoindre un groupe Whatsapp afin de finaliser les derniers détails. Nous pouvions si besoin nous organiser pour des covoiturages et poser des questions concernant l’organisation.
J’ai demandé des explications sur les activités « autorisées ». Jordana m’a gentiment répondu que l’objectif de la retraite était de se concentrer sur le « être » et non le « faire ».
Nous étions adultes et responsables de nos choix. Elle nous donnait uniquement des conseils pour vivre au mieux la retraite silencieuse. Par conséquent, j’ai mis dans ma valise un livre de coloriage pour adulte et une boîte de crayons pour me rassurer.
Ma plus grande crainte était de m’ennuyer.
Cette idée m’a fait prendre conscience à quel point je remplis toujours mes journées d’activités productives, comme si “ne rien faire” était interdit.
Le lieu
Arrivée en voiture, j’ai trouvé Happy Ferme sans aucun problème. Le bâtiment où nous logeons et pratiquons le yoga et la méditation offre tout le confort nécessaire pour accueillir 10 personnes.
J’étais dans une chambre partagée, simple mais confortable, joliment décorée dans un style champêtre. Je m’y suis sentie vite comme à la maison. Dans les espaces communs, il y a des étagères remplies de livres de yoga, de développement personnel ou de cuisine healthy. J’avais envie de tout feuilleter. J’ai résisté… jusqu’au deuxième jour ^^
Partout, des coins invitent à se poser.
Il y a une terrasse, des bancs dans le jardin, une salle de pratique cosy… Et un accès direct à une petite forêt qui donne ensuite sur des champs et où commence une petite balade dans les environs.
L’ensemble du lieu appelle au calme, à l’apaisement et invite naturellement à ne rien faire et à se laisser vivre. Perdu au milieu de rien, le lieu jouit d’une tranquillité absolue. On entend uniquement le chant des oiseaux et le souffle du vent. Grâce aux champs et à la forêt, on se sent connecté à la nature.
La pratique du yoga
Nous avons fait du yoga du jeudi soir au dimanche matin. Le matin c’était souvent du hatha yoga pour mettre notre corps en mouvement et le soir du yin yoga pour nous étirer. Nous avons également pu expérimenter d’autres sortes de yoga comme le tantra ou le nidra yoga.
La découverte du tantra yoga a été une belle surprise.
Je vous rassure, il n’y avait rien de sexuel même si le tantra est surtout connu pour cette dimension. En réalité c’est beaucoup plus large que ça. La pratique du tantra repose sur les sens donc on se focalise beaucoup sur nos ressentis physiques.
Je n’en dirai pas plus afin de vous laisser la surprise si vous participez un jour à la retraite silencieuse chez Happy Ferme. Mais sachez que c’est une expérience tout en douceur, un peu déstabilisante et surtout enrichissante.
A chaque séance, Jordana nous guidait en douceur et avec une grande pédagogie. J’ai beaucoup apprécié son approche du yoga et sa façon de nous l’enseigner.
Les séances de méditation
Pour ma part, j’avais fait très peu de méditation. J’avais essayé il y a quelques années avec l’application Petit Bambou, mais je n’avais pas réussi à accrocher. Par conséquent, j’étais dans une posture ouverte à la découverte.
J’ai trouvé l’approche de Jordana très progressive et pédagogique. Elle nous expliquait comment recentrer notre esprit sans faire de la méditation guidée. De cette façon, nous avons appris à pratiquer la méditation de manière autonome. Elle nous a fait découvrir trois techniques différentes.
J’ai parfois trouvé les séances longues.
J’attendais avec impatience le bruit de la cloche annonçant la fin de la séance. D’abord parce que je trouvais la position de méditation que j’avais choisie trop inconfortable. Et puis parce que je fatiguais à essayer de maintenir mon esprit dans l’état méditatif. Probablement par le manque d’habitude.
Le temps libre
Entre les repas et les séances de yoga et de méditation, nous avions des plages plus ou moins longues de temps libre. Au tout début, c’était un peu déstabilisant car nous ne connaissions pas vraiment les lieux. On avait envie de s’isoler les uns des autres mais sans vraiment savoir où aller.
Et puis rapidement, nous avons occupé l’espace et nous avons composé les uns avec les autres. Chacun était dans sa bulle.
J’ai fini par lire, j’avais trouvé un livre sur le Miracle Morning. Et le soir je lisais un roman sur ma liseuse avant de m’endormir. Sinon j’ai passé pas mal de temps perdue dans mes pensées en profitant de l’extérieur. Souvent après les repas, j’ai ressenti un fort besoin de dormir, probablement aidé par la digestion.
Je me suis sentie coupable de dormir.
Toujours ce besoin d’utiliser mon temps de manière productive… Alors qu’en réalité, si mon corps me réclamait de dormir c’est qu’il en avait sûrement besoin.
Les repas
Le matin après la première activité qui avait lieu à 8h30, nous avions une petite collation sous forme d’energy balls. Absolument délicieuses…
Puis au déjeuner et au dîner, Jordana disposait des plats dans la salle à manger afin que nous nous servions. Tout était vegan et très frais. En général, nous avions des crudités, un plat et un dessert, ainsi que du pain frais. Ce n’était pas très copieux mais c’était suffisant et plein de saveurs. J’ai beaucoup apprécié ce que nous avons mangé.
Nous avions le choix entre manger à table ensemble, ou bien chacun de notre côté là où on le souhaitait. Pour ma part, j’ai préféré manger seule et dehors. J’ai trouvé cela très agréable. Le fait de manger en silence permet vraiment de profiter de l’instant et de manger en pleine conscience.
Les questions
Enfin, avant de clôturer chaque journée, Jordana prenait le temps de répondre à nos questions que nous pouvions poser à l’écrit sur des petites feuilles mises à disposition.
Les défis rencontrés lors de ma retraite silencieuse chez Happy Ferme
Le silence
Je n’étais pas vraiment inquiète par le silence car je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup. Par conséquent, le silence ne m’a pas dérangée. Bien au contraire. J’ai trouvé ça extrêmement reposant.
J’étais un peu intriguée sur comment nous allions communiquer dans la chambre que nous partagions à quatre. Mais Jordana nous avait rassurés sur ce point en nous expliquant que lorsque le silence serait installé, il fallait nous imaginer chacun dans sa bulle de silence.
Et c’est effectivement ce qu’il s’est passé. Nous nous faisions des sourires le matin en nous croisant. Mais sachant que nous ne devions pas nous parler, nous restions centrés sur nous-mêmes.
Quand c’était vraiment nécessaire, nous exprimer avec un regard ou les mains était suffisant.
Le plus gros challenge était peut-être les repas pour ceux qui le partageaient ensemble mais en même temps cela leur permettait de se protéger de la solitude.
La solitude
En effet, l’autre défi que peut représenter la retraite c’est la solitude. Lors des temps libres, nous passons la plupart de notre temps seul. Même si cela arrivait d’être en présence d’un autre participant, le silence nous isole les uns des autres.
Heureusement, le programme de la retraite chez Happy Ferme est équilibré. Nos journées étaient rythmées par les séances de yoga et de méditation que nous pratiquions tous ensemble, ce qui nous permettaient de nous retrouver.
L’ennui
Le fait de ne rien faire a finalement été mon plus grand challenge. Avant la retraite, ne rien faire du tout, même pas lire, me paraissait impensable, voire incongru. C’était comme une perte de temps.
En fait, ne rien faire amène naturellement à l’introspection. Nous n’avons pas d’autre choix que d’écouter ce qui se passe à l’intérieur de nous. Ceci n’est pas possible lorsque notre esprit est toujours concentré sur ce que nous sommes en train de faire ou dérangé par une source de distraction.
Lire un roman empêche notre esprit de divaguer puisqu’il est concentré sur l’histoire. Et même si un livre de développement personnel peut amener à l’introspection, cela reste des réflexions guidées.
De même, les activités manuelles dites méditatives comme les mandalas ou la céramique peuvent permettre de laisser notre esprit errer. Mais il reste malgré tout concentré sur ce que nous sommes en train de faire.
J’ai fini par ressentir un malaise à être « coincée dans ma tête ».
J’avais l’impression de tourner en rond avec mes pensées. J’ai trouvé ça un peu oppressant. Pour y remédier, j’ai écrit sur mon cahier afin d’évacuer mes pensées et m’aider à développer certaines idées par écrit. Cela m’a aidée à m’apaiser.
La déconnexion
J’avais également peur que l’expérience de la déconnexion me soit très inconfortable. En réalité, je n’ai pas du tout ressenti le besoin de sortir mon téléphone. J’avais déjà commencé depuis quelques mois une détox Instagram car j’y passais trop de temps. Donc le manque des réseaux sociaux ne s’est pas fait trop sentir.
De plus, savoir que j’étais quand même joignable par le biais de Jordana me permettait de ne pas m’inquiéter pour ma famille.
En réalité, j’aurais bien aimé avoir mon téléphone lorsque j’ai voulu faire la balade de 45 minutes dans la campagne puisque… je me suis perdue! Je n’ai plus vu les balises indiquant le chemin et j’ai dû faire demi-tour.
Le temps
En parlant d’heure, qui dit pas de téléphone, dit potentiellement pas de connaissance de l’heure! Pour y remédier, Jordana sonne le début de chaque activité ainsi que les repas. Même si elle nous avait conseillé de prendre une montre, elle nous avait également dit que cela pouvait être bénéfique de perdre la notion du temps.
Par conséquent, j’avais mis ma montre de côté mais dès le premier soir, j’ai failli loupé le dîner. Ensuite j’ai trouvé gênant de ne pas savoir combien de temps je disposais entre chaque activité. Et j’ai fini par remettre ma montre, ce qui m’a bien servi le jour où je me suis perdue pour me rendre compte que je serai en retard à la méditation du soir.
10 choses que j’ai aimées vivre lors de ma retraite silencieuse chez Happy Ferme
En conclusion, en plus d’être fière d’avoir relevé tous ces challenges, voici ce que j’ai aimé vivre durant cette retraite:
- Regarder le lever du soleil
- Observer les étoiles (et voir une étoile filante)
- Ecouter le bruissement des feuilles
- Sentir le vent
- Réfléchir sur ma vie
- Découvrir différentes pratiques de yoga
- Apprendre à méditer de manière autonome
- Ecouter l’expérience de chacun lors du cercle de fermeture
- Me reposer
- Manger des plats délicieux en pleine conscience
Je me sens vraiment reconnaissante d’avoir pu vivre une telle expérience et de m’être offerte ce cadeau à moi-même. D’avoir pris ce temps pour me reconnecter à moi et à la nature. Et je souhaite à tout le monde d’expérimenter ce genre de retraite silencieuse au moins une fois dans sa vie, et pourquoi pas chez Happy Ferme.
Je vous recommande chaleureusement ce lieu qui gagnerait à être plus connu. Merci encore Jordana d’avoir rendu possible cette parenthèse.
Enfin, si vous avez déjà tenté une retraite silencieuse, racontez-moi en commentaire comment vous l’avez vécue.